Il faut plus de financement et de meilleures données afin d'améliorer la santé des Canadiens LGBTQ2

Depuis février dernier, le gouvernement fédéral entend des experts et des témoins sur l’état de la santé LGBTQ2 au Canada  – un événement que nous suivons de près.

En dépit des quelques gains politiques et sociaux des dernières années, les acteurs du milieu font rapidement remarquer que les résultats en matière de santé des minorités sexuelles et de genre comportent des carences.

Nous devons réduire la stigmatisation dans ce pays – elle nous tue carrément

« Malgré d’importantes avancées sur le plan politique et en matière de droits humains, nos résultats de santé – les résultats de santé de toute la communauté queer – continuent de figurer parmi les moins bons au pays », a dit Jody Jollimore, directeur exécutif du Centre de recherche communautaire pour la santé des hommes gais (CBRC) lors de l’audience du 30 avril.

En tant qu’homme gai, Jollimore souligne le fait qu’il est 131 fois plus susceptible de contracter le VIH, 20 fois plus de développer un cancer anal lié au VPH et 4 fois plus de se suicider.

« Ces statistiques ne changeront pas tant que la stigmatisation et la discrimination feront toujours partie de la réalité des minorités sexuelles », dit-il.

« Nous devons réduire la stigmatisation dans ce pays – elle nous tue carrément. La honte et la stigmatisation nous empêchent d’accéder aux services dont nous avons besoin, ce qui entraîne des taux élevés de VIH et d’ITS, de toxicomanie, de dépression, d’anxiété et de suicide. »

Gabriel Girard, Jody Jollimore, Joël Xavier, Rachel Loewen Walker, Martha Smith-Norris

Pour le gouvernement fédéral, cela signifie de faire de la santé LGBTQ2 une priorité, notamment en finançant des programmes et des études qui permettront d’améliorer l'accès aux soins de santé chez les communautés queer et trans.

« Le fait d’obtenir des renseignements afin de défendre nos droits est chose difficile. Nous croyons qu'il faudrait consacrer plus d'argent à la recherche », a déclaré Joël Xavier, administrateur du Conseil québécois LGBT.

En tant qu’homme trans gai, Xavier a expliqué que des recherches actualisées et sur mesure sont essentielles à la création de programmes de soutien efficaces, d'autant plus que les expériences au sein de la communauté sont très diverses. Par exemple, 30 % des personnes trans n’ont pas accès aux services médicaux car elles craignent la discrimination, et ce, même en cas d’urgence – ce que Xavier n’aurait pas appris sans interroger les Canadiens trans sur leurs interactions avec les prestataires de soins de santé.

Mais l’amélioration de la collecte et de l'utilisation des données n'est que l’une des priorités en matière de financement. Tandis que le fait de mener de nouvelles études aura un impact sur l’avenir de la santé LGBTQ2, les groupes communautaires s’affairent déjà à améliorer le sort des personnes queer à l’heure actuelle.

« Les centres communautaires sont une source de vie sociale pour les personnes isolées, d’éducation pour ceux dont les croyances sont conflictuelles et de soins de santé nécessaires afin d’améliorer les résultats en matière de santé mentale – c’est-à-dire des soins visant à réduire l’anxiété, la dépression et la solitude », a déclaré Rachel Loewen Walker, directrice exécutive de OUTSaskatoon.

Bien que le gouvernement fédéral finance des initiatives importantes pour la communauté LGBTQ2 par le biais de groupes tels que le CBRC et OUTSaskatoon, Loewen Walker et Jollimore recommandent de créer un portefeuille de financement LGBTQ2 qui permettrait de répondre aux priorités en matière de recherche et de programmes, dont les réseaux et les centres communautaires queer et trans.

Cela assurerait une certaine stabilité au travail de ces groupes et permettrait de maintenir les frais opérationnels des programmes ou des services plutôt que de solliciter des subventions uniques.

« Il y a de nombreux exemples de fonds dédiés à diverses populations », a poursuivi Jollimore. « Il y a le fonds de réduction des méfaits pour les utilisateurs de drogue et le fonds pour la santé mentale des Canadiens noirs, ce qui est fantastique – mais il nous faut des fonds semblables pour les personnes queer. »

Pour entendre le témoignage de tous les intervenants de cette réunion (n° 140 HESA - Comité permanent de la santé), pour examiner les preuves ou pour lire le procès-verbal, visitez les liens ci-dessous vers la page web HESA :
 
Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations
• Gabriel Girard, chercheur régulier, sociologue
Community-Based Research Centre
Conseil québécois LGBT
• Joël Xavier, administrateur
OUTSaskatoon
• Rachel Loewen Walker, directrice exécutive
• Martha Smith-Norris, présidente du conseil d'administration
 
     
 

Listen on ParlVU  -  Procès-verbal  -  Témoignages

 

Available in english.

CBRC

À propos de CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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