Cinq façons dont le nouveau gouvernement du Canada peut améliorer la vie des personnes queer et trans

À l’approche de la fin du mois de novembre, les nouveaux·elles député·e·s se préparent à se réunir dans la capitale nationale pour l’ouverture de la nouvelle session parlementaire. Iels s’apprêtent à mettre en œuvre un programme couvrant plusieurs domaines, notamment la santé, la justice et l’économie.

Si la campagne de septembre est un bon indicateur, une partie de l’attention d’Ottawa se portera sur les personnes queer et trans au Canada. Les quatre principaux partis politiques ont fait des promesses aux électeur·rice·s LGBT2Q. Leur promesse : votez pour nous, et nous améliorerons votre vie.

La question est de savoir s’iels sauront par où commencer. Le Centre de recherche communautaire (CBRC) a quelques idées en tête qui ont été abordées dans un nouveau document destiné aux législateur·rice·s et aux autres décideur·se·s politiques.

« Les leaders politiques ont tendance à se concentrer sur des sujets très spécifiques quand il est question de priorités queer et trans », explique Jody Jollimore, directeur général du CBRC. « Mais en tant qu’organisation qui travaille sur tout un éventail de besoins en matière de santé et de bien-être communautaires, nous savons qu’il y a en fait des dizaines de mesures que le nouveau cabinet devrait adopter dès demain. »

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Le document, intitulé Frontières du plaidoyer en faveur de la santé queer et trans, identifie cinq domaines essentiels sur lesquels le gouvernement fédéral devrait se concentrer au cours de ce nouveau mandat, en soulignant les statistiques pertinentes et les recommandations de haut niveau. Ces cinq domaines sont les suivants :

  • La stigmatisation et la criminalisation de nos communautés. De nombreuses politiques et lois continuent de cibler injustement les personnes queer et trans sans aucun fondement scientifique, qu’il s’agisse de lois sur la non-divulgation du VIH, de politiques discriminatoires en matière de don de sang ou de sanctions à l’encontre des personnes utilisatrices de drogue et des travailleur·se·s du sexe (deux groupes où les personnes LGBT2Q sont représentées de manière disproportionnée).
  • Les obstacles aux soins transaffirmatifs et culturellement adaptés. Le système de santé laisse souvent tomber les personnes queer et particulièrement les personnes trans, notamment en ce qui concerne les soins d’affirmation de genre, la compétence culturelle et les pratiques discriminatoires. Trop de personnes LGBT2Q sont privées des soins dont elles ont énormément besoin ou se font dire d’aller voir ailleurs.
  • La santé mentale et ses déterminants. Plus de la moitié des personnes queer et trans souhaitent obtenir de l’aide pour au moins un enjeu de santé mentale, chose qui découle souvent de violences sexuelles, d’intimidation et de harcèlement, de discrimination ou de thérapie de conversion (sous ses nombreuses formes).
  • La réduction des méfaits liés à la consommation de substances. Puisque les communautés LGBT2Q sont plus susceptibles de consommer des substances (tant légales qu’illicites), des soutiens améliorés et spécialisés sont nécessaires — des soutiens qui sont souvent corrélés à un meilleur accès à l’éducation sur le VIH, aux services de santé mentale et aux soins médicaux.
  • Le dépistage, la prévention, le traitement et le soutien en matière de VIH et d’ITSS. Avec les ressources de santé publique qui ont été réallouées à la lutte contre la COVID-19 pendant la pandémie et le fait que davantage de personnes évitent de se rendre dans les espaces de soins, l’accès aux soins pour le VIH et les ITSS — dont les taux chez les personnes queer et trans sont déjà disproportionnés — n’a fait qu’empirer.

« Nous espérons que le fait de soumettre ces enjeux au nouveau gouvernement aidera nos leaders à mieux comprendre les besoins de nos communautés et à assurer l’inclusion des services qui amélioreront notre santé dans le cadre de leur plan d’action », a poursuivi M. Jollimore.

Le document Frontières du plaidoyer en faveur de la santé queer et trans comprend des recommandations formulées par le CBRC dans le cadre des consultations publiques sur le tout premier plan d’action LGBTQ2 fédéral, dont l’achèvement a été promis dans les 100 premiers jours du mandat du gouvernement libéral. Le CBRC a l’intention d’utiliser le document pour demander des changements de politique concrets afin d’améliorer la santé et le bien-être de toutes les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre à travers le Canada.

« Nous voulons que le gouvernement sache que nous sommes aux aguets », a déclaré M. Jollimore. « Jusqu’à ce que des mesures claires et concrètes soient mises en place sur tous ces fronts, nous continuerons nos efforts de plaidoyer en nous appuyant sur les données probantes pour promouvoir le renforcement de la santé queer et trans. »

Available in English.

CBRC

À propos du CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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