De nouvelles données révèlent que les pratiques de « thérapie de conversion » demeurent courantes chez divers groupes de minorités sexuelles et de genre au Canada

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

De nouvelles données révèlent que les pratiques de « thérapie de conversion » demeurent courantes chez divers groupes de minorités sexuelles et de genre au Canada

Le jeudi 3 juin 2021 ‒ Alors que la Chambre des communes attend le vote final sur le projet de loi C-6, qui interdirait les pratiques de thérapie de conversion au Canada, un nouvel article publié dans la revue scientifique PLOS ONE démontre que pas moins d'une personne sur dix (10 %) qui s’identifie en tant que GBT2Q (c’est-à-dire les hommes gais, bisexuels, trans et queer, ainsi que les personnes bispirituelles et non binaires) ont été victimes de cette pratique néfaste.

Ces conclusions proviennent des données recueillies dans le cadre de l’édition 2019 du sondage Sexe au présent du Centre de recherche communautaire (CBRC), qui inclut des questions spécifiques sur les expériences de thérapie de conversion (contextes, âges et durées) des personnes GBT2Q.

« Afin d'améliorer les politiques susceptibles d'empêcher les pratiques de thérapie de conversion, nous devons comprendre combien de personnes sont concernées, et qui elles sont », explique Travis Salway, professeur adjoint à l'Université Simon Fraser et chercheur principal de cette étude. La thérapie de conversion désigne les pratiques qui nient ou dévalorisent les orientations sexuelles et les identités de genre des personnes LGBT2Q. Elles sont associées à un préjudice psychologique grave et ont donc été discréditées par de nombreux organismes professionnels médicaux et psychologiques et interdites dans de nombreuses juridictions. « Les données de cette étude peuvent être utilisées pour tenir les élus et les décideurs politiques responsables de l'équité pour les personnes LGBT2Q au Canada. »

CE QUE NOUS AVONS CONSTATÉ

Les résultats de l’édition 2019 du sondage Sexe au présent (nov. 2019 à févr. 2020) démontrent à la fois la prévalence de la thérapie de conversion au Canada et l'exposition inégale de la thérapie de conversion dans les groupes définis par l'âge, l'identité de genre, l'immigration et l'ethnicité. Parmi les 9 214 participants GBT2Q, nous avons constaté qu'une personne GBT2Q sur 10 (10 %) a déclaré avoir subi une thérapie de conversion. Parmi ces chiffres :

  • 67 % ont fait l'expérience d'une thérapie de conversion dans un cadre religieux ou confessionnel
  • 30 % ont vécu la thérapie de conversion dans des bureaux de prestataires de soins de santé agréés
  • 72 % ont commencé une thérapie de conversion avant l'âge de 20 ans
  • 24 % ont vécu la thérapie de conversion pendant au moins un an
  • 31 % ont suivi plus de 5 séances de thérapie de conversion

Les pratiques de thérapie de conversion étaient encore plus courantes (c'est-à-dire plus de 10 %) dans les sous-groupes suivants de répondants au sondage.

  • 20 % : Non-binaires et transgenre
  • 13 % : Jeunes âgés de 15 à 19 ans
  • 15 % : Immigrants
  • 11 à 22 % : Minorités raciales/ethniques (avec une variabilité selon l'identité)

CE QU'IL FAUT FAIRE

« L'interdiction de la thérapie de conversion est un premier pas important vers la prévention, car elle envoie le message sans équivoque que la thérapie de conversion est néfaste pour les personnes LGBTQ2 », déclare Michael Kwag, directeur du transfert des connaissances et du développement des politiques du CBRC.

Au-delà des interdictions, le CBRC recommande également que le Canada investisse dans des stratégies éducatives qui affirment haut et fort aux jeunes LGBT2Q que leur vie et leur identité sont valorisées, ainsi que dans des réformes institutionnelles (en particulier dans les milieux religieux et de soins de santé) qui identifient les praticiens et les dirigeants qui dévalorisent les identités LGBT2Q par le biais de la thérapie de conversion ou d'autres efforts connexes. Un soutien doit également être proposé aux personnes qui ont subi une thérapie de conversion. Selon ce sondage, nous estimons que plus de 50 000 Canadiens ont subi une thérapie de conversion. Ces personnes méritent des soutiens affirmatifs pour leur permettre de se rétablir.

À PROPOS DE SEXE AU PRÉSENT

Développé par le CBRC avec un recrutement d'un océan à l'autre en cinq langues, Sexe au présent collecte et partage des données précieuses sur la santé physique et mentale des communautés GBT2Q du pays, et ce, depuis plus de vingt ans. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sondage 2021, qui a été lancé en avril, veuillez consulter le site sexnowsurvey.com.

À PROPOS DU CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queer (GBT2Q) par le biais de la recherche et du développement d'interventions. Les piliers du CBRC ‒ des recherches communautaires, le partage des connaissances, la construction d’un réseau et le développement du leadership ‒ font de cette organisation un leader, transformant les idées en actions qui font une différence dans nos communautés. Le CBRC a été fondé en 1999 et est un organisme communautaire de charité. Notre bureau principal est situé à Vancouver, Colombie-Britannique, et nous avons également des bureaux satellites à Edmonton, à Toronto et à Halifax.

Le CBRC et les chercheurs qui ont mené cette étude sont reconnaissants envers les nombreux survivants de la thérapie de conversion qui ont courageusement partagé leur histoire pour nous permettre de mieux comprendre ces pratiques.

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Pour plus d'informations sur cette étude, veuillez contacter Travis Salway, professeur adjoint, Université Simon Fraser, Faculté des sciences de la santé : [email protected].

Pour les entrevues médiatiques, veuillez contacter Chris DiRaddo, spécialiste du contenu du CBRC : [email protected].

Source : Salway T, Juwono S, Klassen B, et al. Experiences with sexual orientation and gender identity conversion therapy practices among sexual minority men in Canada, 2019-2020. PLOS One 2021.

Correction : Une version précédente de ce communiqué de presse avait indiqué incorrectement que 20 % ont subi de la thérapie de conversion dans des bureaux de prestataires de soins de santé agréés. En réalité, ce nombre se situe à 30 %.

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Available in English.

CBRC

À propos du CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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