Une formation offerte par le CBRC améliore l’accès aux soins d’affirmation de genre pour les personnes trans et de genre non conforme en Nouvelle-Écosse

Le temps d’attente – entre huit et douze mois – pour les personnes trans et de genre non conforme de la Nouvelle-Écosse qui souhaitent entreprendre une thérapie hormonale dans le cadre d’une démarche d’affirmation de genre constitue un obstacle majeur. Les nouvelles formations en ligne offertes par le CBRC et prideHealth contribuent à améliorer l’accès à ces soins dans la province en augmentant le nombre de médecins et d’infirmier·ère·s praticien·ne·s formé·e·s sur les soins d’affirmation de genre.

« Les longs délais d’attente posent un grave problème », affirme Kirk Furlotte, gestionnaire de la région Atlantique du CBRC. « L’accès aux hormones en temps opportun est d’une importance cruciale pour la santé et le bien-être des personnes trans et de genre non conforme. Des études ont démontré à maintes reprises que les problèmes de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété et les pensées suicidaires diminuent en ampleur une fois que les soins d’affirmation de genre sont entamés. Les longs délais d’attente sont un problème sérieux qui doit être réglé. »

La situation en Nouvelle-Écosse est symptomatique de la situation générale au Canada. Malgré certaines améliorations en matière de soins d’affirmation de genre à travers le pays, des lacunes importantes continuent de limiter l’accès des personnes trans et de genre non conforme. Ces lacunes sont systémiques : les fournisseurs de soins de santé ne reçoivent souvent pas de formation spécifique sur la façon d’offrir des soins efficaces et respectueux de l’identité sexuelle, et ce, en dépit du fait que de nombreux prestataires aimeraient pouvoir accommoder des patient·e·s issu·e·s de la diversité sexuelle et de genre. Et comme si peu de prestataires reçoivent une formation appropriée, les personnes trans et de genre non conforme se butent souvent à des longs délais d’attente pour commencer une hormonothérapie et ne peuvent pas accéder à des soins en dehors des centres urbains.

En Nouvelle-Écosse, ces délais s’expliquent surtout par le fait que la plupart des soins d’affirmation de genre sont offerts à un seul endroit, soit le Centre de santé sexuelle d’Halifax. La clinique est devenue l’endroit par défaut pour accéder aux services en raison de l’expertise de son personnel, ainsi que du manque de formation adéquate chez les autres fournisseurs de soins de santé de la province. « La centralisation des services a également créé un obstacle supplémentaire pour les personnes vivant en milieu rural, car elles devaient faire jusqu’à quatre heures de route pour être vues par la clinique », explique Furlotte. En Nouvelle-Écosse, 43 % de la population vit en milieu rural, ce qui fait de la centralisation des soins à Halifax un obstacle important.

Tiled_1_3x.pngPour améliorer l’accès, le CBRC s’est associé à prideHealth (un programme du ministère de la Santé de la Nouvelle-Écosse en partenariat avec le Centre de la santé IWK) afin de créer un programme de formation en ligne gratuit à l’intention des fournisseurs de soins primaires sur la façon de mieux soutenir leurs patients trans et de genre non conforme. À l’origine, la formation devait prendre la forme d’un atelier en présentiel, mais il a plutôt été décidé de l’offrir en ligne en raison de la pandémie de COVID-19. La formation en ligne a suscité une participation plus importante que prévu, et des médecins et des infirmières de partout au pays ont participé au cours. D’une durée de trois heures, ce dernier comprend des présentations enregistrées par des professionnel·le·s, une discussion de groupe avec des prestataires de soins de santé et des personnes ayant une expérience vécue, ainsi qu’un quiz en ligne. Pour les médecins, le cours donne également droit à des heures de formation accréditées.

« Après qu’un nombre suffisant de fournisseurs de soins primaires de la Nouvelle-Écosse eut suivi les cours en ligne, le Centre de santé sexuelle d’Halifax a appelé les patient·e·s sur leur liste d’attente existante pour les orienter vers le nouveau réseau de référence vers les soins primaires de prideHealth afin qu’iels puissent être vu·e·s plus rapidement », explique Furlotte. Le résultat de cette initiative a été une augmentation significative de la capacité du système de santé à prescrire des hormones aux personnes trans et de genre non conforme. En février 2021, 350 fournisseurs de soins primaires de tout le Canada s’étaient inscrits aux cours de formation continue. Au cours de la première année, le réseau de référence de prideHealth comprenait plus d’une douzaine de fournisseurs en Nouvelle-Écosse, ce qui a contribué à combler les lacunes dans la disponibilité des hormones.

Plus important encore, cela a permis de réduire les temps d’attente pour les personnes trans et de genre non conforme qui cherchent à obtenir des hormones par le biais du Centre de santé sexuelle de Halifax. Selon Abbey Ferguson, spécialiste en promotion de la santé à la clinique, les formations ont permis de faire passer le temps d’attente à 1-3 mois parfois. Cependant, les temps d’attente augmentent lorsque les ressources disponibles ne peuvent plus accommoder d’autres patient·e·s. « Lorsque cela se produit, nous pouvons maintenant orienter les gens vers les formations. Si une personne a un médecin de famille qui ne sait peut-être pas comment prodiguer des soins transaffirmatifs, ou qui n’a pas la confiance nécessaire pour le faire, nous pouvons lui fournir le lien vers la formation et il pourra ensuite être ajouté au registre à son tour. »

Comme le montrent les données, la réduction des temps d’attente pour les soins d’affirmation de genre est essentielle pour la santé et le bien-être des personnes trans et de genre non conforme. « Nous savons qu’il ne s’agit que d’une petite partie du casse-tête, mais nous sommes heureux de travailler à pallier cet écart », affirme. Furlotte. « Cependant, des changements systémiques restent nécessaires pour que les organisations communautaires n’aient pas à supporter un aussi lourd fardeau pour contribuer à assurer des soins adéquats. »

Fort du succès de ce modèle, le CBRC vient également de lancer une nouvelle formation sur la préparation préopératoire et les soins postopératoires. Ce cours gratuit est principalement destiné aux prestataires de soins primaires (médecins, résident·e·s et infirmier·ère·s praticien·ne·s) qui peuvent remplir des demandes de couverture chirurgicale et fournir des soins postopératoires, mais tous les professionnels de la santé sont invités à suivre le cours.

 

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À propos de CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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