* Cette présentation a été enregistrée en français. Des sous-titres sont offerts en français et en anglais.
Nos communautés sont nées dans les cendres d’un mouvement révolutionnaire. Le concept de la résistance est donc quelque chose qui coule dans nos veines. Et pourtant, au fil des années, nos systèmes de solidarité et d’entraide sociale ont cédé leurs places à une panoplie d’organismes communautaires. Nos manifestations de contestation sont devenues des défilés et des festivals. Notre lutte contre la violence 2SLGBTQ+phobe s’est vue blanchie (jeu de mots voulu) pour devenir un mouvement pour l’inclusion au sein d’instances oppressives. La passion radicale qui alimentait nos luttes a muté, créant des groupes communautaires plus propices à demander du financement des gouvernements au lieu d’en faire des revendications.
Mais que faire lorsque les organismes qui sont censés nous représenter délaissent les personnes queer et trans racisées ? Ces populations, intégrales à la naissance de notre éveil collectif, se voient maintenant exclues. Avec le mouvement Black Lives Matter et avec les discussions du racisme systémique dans nos communautés, nos organismes sont à un véritable point tournant. Mais malgré les belles prises de position, on a toujours de la difficulté d’effectuer des changements durables. Employant une approche auto-ethnographique, Vincent fera le point sur ses expériences en tant que personne noire queer et trans, ainsi qu’en tant que personne ayant travaillé avec plusieurs organismes communautaires. Ce discours vise à nous faire confronter de dures réalités sur le travail d’inclusion que l’on fait dans notre travail et nous encourage à tourner un œil critique sur le long chemin qu’il nous reste à parcourir.
Vincent Mousseau est un travailleur social, conférencier et organisateur communautaire basé à Tiohtià:ke (Montréal, QC), sur le territoire non cédé de la nation Kanien’kehá:ka (Mohawk). Candidat à la maîtrise à l’École de travail social à l’Université de Montréal, iel détient également un baccalauréat en travail social de l’Université McGill. Comme activiste et conférencier, ses champs d’expertise sont la structure antioppressive, les stratégies de sensibilisation communautaire auprès des communautés queer et trans racisées, l’analyse intersectionnelle, l’activisme Black Lives Matter, et l’activisme queer antiassimilationniste. Sur le plan académique, iel s’intéresse à la création des espaces LGBTQ2+ intergénérationnels et intersectionnels ainsi que les impacts des modèles de développement identitaire sur l’intervention auprès des populations noires 2SLGBTQ+.