Les hommes gais et bisexuels représentent toujours le plus grand nombre de nouveaux cas d’infection au VIH au Canada

Les hommes homosexuels, bisexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes continuent de représenter environ la moitié des nouveaux diagnostics de VIH chaque année, alors qu’ils représentent moins de 5 % de tous les hommes adultes.

Une tendance qui, selon les chercheurs, ne démontre que peu de signes d’amélioration.

« À l’échelle nationale, le nombre de nouveaux diagnostics chez [les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes] est resté pratiquement inchangé au cours des 10 dernières années », a déclaré Dr David Moore du Centre of Excellence in VIH/AIDS de la Colombie-Britannique.

« Le VIH demeure une menace fondamentale pour la santé de ces hommes et entraîne des coûts importants pour le système de santé canadien. »

Soulager ce fardeau est, en partie, l’une des questions exploratoires que le gouvernement canadien pose dans son étude sur la santé LGBTQ2. Par l’intermédiaire du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes (HESA), les députés continuent de se renseigner sur les défis persistants ainsi que ceux émergents sur la santé et le mieux-être de la communauté.

Et en tête de liste ? Le VIH et la santé sexuelle.

À tout le moins, c’était le sujet au centre des préoccupations lors de l’audience du HESA qui s’est tenue le 11 avril dans la capitale nationale. Dr Moore s’est joint à d’autres experts pour suggérer au gouvernement ce qu’il pourrait faire pour avoir un impact significatif sur les taux de nouveaux diagnostics du VIH et des autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).

L’une de leurs suggestions était d’investir dans la disponibilité du dépistage.

« Nous avons besoin d’un plus grand nombre d’approches de dépistage au Canada, des méthodes qui tirent le meilleur parti des technologies nouvelles, et qui encourageraient les membres des minorités sexuelles et de genre à se faire dépister », a déclaré Dr Mark Gilbert, directeur médical du British Columbia Center for Disease Control.

Ceci pourrait inclure une gamme de nouvelles méthodes de dépistage d’ITSS et de collecte des échantillons, y compris l’autocollecte des prélèvements et des échantillons de sang qu’une personne pourrait collecter elle-même et envoyer à un laboratoire pour des tests. Cela nécessiterait une mise à jour de la règlementation de Postes Canada, mais des programmes similaires existent dans de nombreux autres pays, a expliqué Dr Gilbert. Une autre option serait la trousse d’autodiagnostic rapide pour le VIH, à emporter à la maison. Celle-ci est également non autorisée au Canada, mais utilisée dans plusieurs autres pays, y compris les États-Unis.

Quelle que soit la méthode employée, l’objectif est de dépister plus d’hommes, en particulier ceux qui préfèrent éviter d’aller dans un centre de santé de peur d’être jugés, ou de voir leur sexualité dévoilée.

Gerry Croteau, directeur général du Gilbert Centre for Social and Support Services, a déclaré à l’audience que des services de santé peu compétents en matière de santé GBT2Q empêchent ces hommes d’obtenir des informations sur la PrEP, de se faire dépister ou d’avoir accès à des outils utiles à une sexualité sans risque.

Ce besoin d’échange d’informations devient de plus en plus important, ont fait valoir les témoins de l’audience ; l’éducation sexuelle demeurant une cible pour les gouvernements conservateurs de certaines provinces telles l’Ontario et l’Alberta.

« Les recherches ont clairement démontré qu’une éducation sexuelle complète et traitant de toutes les nuances de l’identité de genre et d’autres aspects de la santé sexuelle et mentale est un avantage, autant pour les jeunes appartenant à des minorités de genre qu’aux jeunes hétérosexuels », a poursuivi Dr Gilbert.

De plus, les services de santé doivent devenir plus efficaces pour les hommes gais et bisexuels marginalisés en raison de leur appartenance ethnique ou de leur religion, a déclaré Gary Lacasse, directeur général de la Société canadienne du sida et témoin à l’audience.

« Le système de santé est brisé, et tant que nous ne le reconnaitrons pas, nous ne pourrons pas aller de l’avant et avoir une influence positive sur la santé de tous les Canadiens, encore moins pour ceux appartenant aux communautés LGTBQ », a-t-il déclaré.

Gary Lacasse, Gerry Croteau, and Mark Gilbert standing in committee room
Gary Lacasse, Gerry Croteau, et Mark Gilbert

 

Pour en savoir plus sur l’étude, sur HESA ou sur les audiences en cours, consultez notre page web.

Pour entendre le témoignage de tous les intervenants de cette réunion (n° 139 HESA - Comité permanent de la santé), pour examiner les preuves ou pour lire le procès-verbal, visitez les liens ci-dessous vers la page web HESA :
 
BC Centre for Disease Control
• Dr. Mark Gilbert, Medical Director, Clinical Prevention Services
British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS
• Dr. David Moore, Research Scientist, Epidemiology and Population Health Program
Canadian AIDS Society
• Gary Lacasse, Executive Director
Gilbert Centre for Social and Support Services
• Gerry Croteau, Executive Director
 
     
 

Écouter sus ParlVU  -  Témoignages  -  Procès-verbal

 

Available in English.

CBRC

À propos de CBRC

Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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