Les profils de la pandémie : Sur le fait de transitionner pendant une pandémie

Pour lancer le sondage pancanadien 2SLGBTQQIA+ sur la COVID-19, nous avons questionné plusieurs personnes queer et trans sur les façons dont elles et leurs communautés ont été affectées par la pandémie. Lisez l'histoire de Luc Esteban Gosselin ci-dessous!


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Luc Esteban Gosselin sur le fait de transitionner pendant une pandémie

Même si Luc Esteban Gosselin gérait la pandémie plutôt bien, elle a néanmoins interrompu certaines des démarches qu'il effectuait afin d’affirmer son identité transmasculine non binaire. Avec la fermeture des bureaux gouvernementaux, le processus de changement de nom légal s'est avéré plus compliqué pour lui. Cela lui a causé de l'anxiété, car il doit parfois conduire pendant les heures de couvre-feu au Québec lorsqu’il travaille de nuit. « Si je suis sur la route et qu'un policier m'arrête, ce serait un peu gênant », dit-il, incertain de la façon dont les policiers pourraient réagir après consultation de sa carte d'identité, qui porte toujours son ancien nom et qui le désigne en tant que femme. La mastectomie de Luc est aussi prévue pour la fin du printemps, mais le fait que tout fonctionne au ralenti laisse planer beaucoup d'incertitude, ce qui est une source de frustration pour lui. D'autre part, les fermetures et le couvre-feu lui ont permis de passer plus de temps à la maison avec son mari et d’échapper à leur emploi du temps chargé. Ils sont ensemble depuis 13 ans et cette pause leur a permis de gérer la transition de Luc en famille avec leur enfant de 5 ans.

Luc siège au conseil d'administration d'une organisation qui soutient les jeunes queer et a observé une augmentation de l'anxiété chez les jeunes qui n'ont pas accès aux mêmes réseaux d'amis et de pairs ayant un vécu commun. Les jeunes queer dont les familles ne sont pas au courant de leur identité vivent une pression particulière, car ils ignorent s’il s’agit d’un bon moment pour aborder le sujet. En cas de réaction négative de la part de leur famille, cela pourrait compliquer la vie à la maison à laquelle ils ne peuvent pas échapper pour le moment. Normalement, ils pouvaient prendre part à des événements et à des groupes de discussion, mais il n’y a maintenant que des réunions virtuelles qui, selon Luc, « n’offrent pas le même soutien émotionnel qu’une conversation en personne. » Toutefois, Luc et ses collègues font de leur mieux pour essayer de leur procurer un sentiment d'appartenance, et les réunions virtuelles ont au moins facilité la participation des jeunes habitant en milieu rural.

Le 17 mai, soit la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, quelques organismes locaux sans but lucratif de la région de Québec se sont réunis et ont organisé un spectacle de drag queens virtuel pour aider à réduire l’isolement des gens. « Ça m'a fait plaisir de voir ça », dit Luc. « Nous essayons d'être là les uns pour les autres et de rappeler aux jeunes que c'est une situation temporaire. Nous allons passer au travers et ils vont pouvoir être eux-mêmes et s'exprimer à nouveau. »
COVID_survey_fr-bk_900px.pngComment avez-vous vécu la pandémie en tant que membre de la communauté 2SLGBTQQIA+? Participez à notre enquête et partagez vos réflexions avec nous.

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Le Centre de recherche communautaire (CBRC) promeut la santé des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre par le biais de la recherche et du développement d’interventions.
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