Les communautés noires 2S/LGBTQQIA+ du Canada continuent de subir les conséquences de la pandémie de COVID-19. Ces répercussions amplifient encore les disparités existantes en matière de bien-être et d’accès aux soins de santé que causent les systèmes oppressifs tels que le racisme envers les personnes noires. Bien que peu de rapports sur la COVID-19 soient exclusivement consacrés aux personnes noires 2S/LGBTQQIA+ au Canada, nous pouvons établir des parallèles avec la situation aux États-Unis et observer séparément les expériences des communautés noires et des communautés 2S/LGTBQQIA+ pour combler ces lacunes.
Selon les données gouvernementales, le nombre de cas de COVID-19 et de décès chez les personnes noires a été de 1,25 à 3 fois plus élevé que prévu compte tenu de la taille de cette population. De même, les personnes 2S/LGBTQQIA+ autochtones, noires et racisées étaient plus susceptibles de déclarer avoir été hospitalisées à cause de la COVID-19, ou de déclarer qu’une personne de leur entourage avait été hospitalisée en raison de la COVID-19, que les autres personnes 2S/LGBTQQIA+ et la population canadienne en général. Des recherches ont également montré que certains quartiers de Toronto et de Montréal avec une plus forte concentration de personnes noires comptaient plus de cas de COVID-19 que les quartiers où la population noire était moins nombreuse. Des tendances similaires ont été observées aux États-Unis. Ce phénomène s’explique probablement par le fait qu’un grand nombre des personnes habitant ces quartiers occupent des emplois essentiels, avec une forte probabilité d’exposition à la COVID-19, qu’elles partagent des logements, et qu’elles ont moins accès aux ressources et aux soins de santé nécessaires.
Au-delà de ses conséquences directes sur la santé physique, la pandémie a également donné lieu à des possibilités et à des défis associés à différents aspects du bien-être. De nombreuses personnes noires 2S/LGBTQQIA+ ont déclaré que leur santé mentale s’était dégradée pendant la pandémie, ce qui a agrandi les différences existantes avec les personnes noires non 2S/LGBTQQIA+ (taux de dépression plus élevés, par exemple). En outre, la perte des espaces consacrés aux personnes 2S/LGBTQQIA+ et les expériences continues de racisme ont fait baisser le nombre de lieux où les membres de la communauté se sentaient en sécurité, et elles ont nui à leur capacité à aller chercher des soins de santé. Par ailleurs, la possibilité de travailler à domicile a permis aux personnes concernées d’être à l’abri de la discrimination et des environnements de travail toxiques. La sensibilisation du grand public au racisme envers les personnes noires et l’amplification des voix des personnes noires queers par le biais des initiatives activistes qui ont eu lieu tout au long de la pandémie laissent également entrevoir des possibilités d’amélioration des conditions sociales.
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